Chronologie 1893-2003

Source : La Documentation française

 

1893 - 1960 : la période coloniale

1893

10 mars
Possession française depuis 1842 et devenue protectorat en 1889, la Côte d'Ivoire est érigée en colonie autonome. Louis Binger est le premier gouverneur et la capitale est Grand-Bassam, à l'est d'Abidjan.

1904

Fondation de l'Afrique occidentale française (AOF) à laquelle la colonie de Côte d'Ivoire est intégrée.

1933

Abidjan devient capitale de la colonie, à la place de Bingerville qui l'était depuis 1899

1944

30 janvier-5 février
La Conférence de Brazzaville prévoit la représentation des peuples d'outre-mer au Parlement français. Félix Houphouët-Boigny est élu l'année suivante député à la première Assemblée constituante française.

1946

11 avril
Vote de la loi abolissant le travail forcé, promue par Félix Houphouët-Boigny.
13 octobre
Création de l'Union française, composée de la République française, des territoires d'outre-mer - dont la Côte d'Ivoire fait partie - et des Etats associés.

1958

Août
Visite du Général de Gaulle, récemment arrivé au pouvoir, à Abidjan pour soutenir le "oui" au référendum de la nouvelle Constitution française qui prévoit le remplacement de l'Union française par la Communauté française et son ouverture aux colonies.
Septembre
99,9% de "oui" ivoiriens au référendum.
14 décembre
Proclamation de la République de Côte d'Ivoire, Etat autonome au sein de la Communauté française.

 

1960 - 1993 : les années Houphouët

1960

7 août
Proclamation de l'indépendance de la Côte d'Ivoire.
27 novembre
Félix Houphouët-Boigny, alors Premier ministre, est élu Président de la République. Il sera réélu à six reprises en 1965, 1970, 1975, 1980, 1985 et 1990. La première Assemblée nationale compte 70 députés issus du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), parti unique.

1961

24 Avril
Signature d'un accord de défense entre la France et la Côte d'Ivoire. Il est complété par un accord d'assistance militaire technique signé le même jour et par cinq accords techniques signés entre 1965 et 1980.

1964

Adoption d'une série de réformes (abolition de la polygamie).

1965

7 novembre
Election des 85 députés du PDCI à l'Assemblée nationale. Quatre scrutins législatifs, en 1970, 1975, 1980 et 1985, conforteront la mainmise du parti unique présidentiel.

1970

Répression d'un soulèvement de l'ethnie Bété contre la domination économique exercée par les Baoulés, peuple auquel appartient Félix Houphouët-Boigny.

1979

Février
La visite du président guinéen Ahmed Sékou Touré scelle la réconciliation entre les deux pays, en conflit depuis le "non" guinéen au référendum organisé par la France en 1958 sur l'intégration à la Communauté française.

1982

9 février
Manifestations étudiantes, fermeture de l'Université et des grandes écoles. Leader de la contestation, Laurent Gbagbo crée l'embryon de ce qui deviendra le Front populaire ivoirien (FPI), principal opposant au PDCI, puis s'exile en France.

 

1983

21 mars
Yamoussoukro, ville natale du Président située dans le centre du pays, devient la capitale de la République de Côte d'Ivoire.

1988

Septembre
Retour au pays de Laurent Gbagbo, exilé depuis six ans.
Novembre
Congrès constitutif du FPI.

1990

5 mai
Légalisation des partis politiques. 14 nouvelles formations sont officialisées.
28 octobre
Opposé pour la première fois à un candidat (Laurent Gbagbo), Félix Houphouët-Boigny est réélu avec 82 % des voix. Alassane Ouattara sera nommé Premier ministre.
25 novembre
Premières élections législatives pluralistes : le PDCI emporte 175 sièges alors que le FPI en enlève 8.

1992

18 février
A la suite d'importantes manifestations estudiantines, Laurent Gbagbo est arrêté et condamné le 6 mars à deux ans de prison. Il sera libéré le 1er août suivant.

1993

7 décembre
Décès du Président Houphouët-Boigny à l'âge de 88 ans. Le président de l'Assemblée nationale Henri Konan Bédié achève le mandat présidentiel, conformément à l'article 11 de la Constitution modifiée en 1990.

1994 - 2002 : une succession difficile

1994

8 décembre
Adoption d'un nouveau Code électoral qui impose aux candidats aux élections de prouver leur ascendance et leur nationalité ivoiriennes.

1995

22 octobre
Henri Konan Bédié est élu Président de la République avec 96,44 % des suffrages devant le seul autre unique candidat n'ayant pas boycotté l'élection, Francis Wodié, du Parti ivoirien des travailleurs (PIT).

1997

Mai
Des troubles universitaires font suite aux manifestations menées par la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI), théoriquement dissoute en 1991.
8 août
Remaniement de la Constitution et du Code électoral.

1998

30 juin
Une nouvelle modification constitutionnelle renforce le pouvoir présidentiel. La campagne pour l'élection présidentielle de l'an 2000 annonce une dimension "ethnique" de la vie politique.

1999

24 décembre
A la suite d'un coup d'Etat, l'ancien chef d'état-major Robert Gueï destitue Henri Konan Bédié et prend le pouvoir. Il dissout les institutions républicaines et crée un Comité national de salut public (CNSP). L'opposant Alassane Ouattara, chef du Rassemblement des républicains (RDR), rentre de son exil en France.

2000

23 juillet
Une nouvelle Constitution est adoptée par référendum. Elle dispose que le candidat à l'élection présidentielle "doit être ivoirien de père et de mère eux-mêmes ivoiriens et qu'il ne doit pas s'être prévalu d'une autre nationalité", ce qui élimine Alassane Ouattara. Ce dernier se déclare néanmoins candidat le 29 juillet.
22-28 octobre
Après que Robert Gueï s'est proclamé élu à l'élection présidentielle du 22 octobre, de laquelle Alassane Ouattara fut exclu, des soulèvements populaires, auxquels se joint l'armée, aboutissent à la reconnaissance par la Commission électorale de la victoire de Laurent Gbagbo, investi le 26. Un charnier de 57 cadavres est découvert à Yopougon, dans la banlieue d'Abidjan.
4-10 décembre
Laurent Gbagbo décrète l'état d'urgence et impose un couvre-feu. Le parti présidentiel FPI remporte les élections législatives du 10 décembre avec 91 sièges contre 70 au PDCI ; le RDR d'Alassane Ouattara a boycotté le scrutin.

2001

9 octobre-18 décembre
Un Forum de réconciliation nationale réunissant tous les responsables politiques reconnaît la nationalité ivoirienne d'Alassane Ouattara ainsi que la légitimité du gouvernement de Laurent Gbagbo.

2002

5 août
Formation d'un gouvernement réunissant toutes les forces politiques du pays, dont le RDR d'Alassane Ouattara.

 

2002 - 2003 : l'après 19 septembre

2002

19 septembre
Une tentative de coup d'Etat à Abidjan dégénère en soulèvement armé. Les villes de Bouaké et Korhogo, respectivement dans le centre et le nord du pays, tombent entre les mains de rebelles. Le général Robert Gueï est tué.

22 septembre
Arrivée des premiers renforts français pour assurer la sécurité des ressortissants étrangers. Le dispositif français, constitué à partir du 43e Bataillon d'infanterie de marine stationné à Port Bouët, près d'Abidjan, est baptisé "Opération Licorne".

29 septembre
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) crée un groupe de contact et décide l'envoi d'une force de paix.
Octobre
Les mutins, regroupés en un Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI), déclarent leur intention de renverser le régime. Après des combats à Bouaké, un cessez-le-feu est signé le 17 et des négociations commencent le 30 entre les rebelles et le gouvernement.
28 novembre
Deux nouveaux groupes rebelles, le Mouvement populaire ivoirien du grand ouest (MPIGO) et le Mouvement pour la justice et la paix (MJP), revendiquent la prise des villes de Man et Danané, à l'extrême ouest du pays.
Décembre
Des accrochages entre soldats français et rebelles font une dizaine de victimes chez ces derniers le 1er décembre. Un charnier de 120 cadavres est découvert le 5 du mois à Monoko-Zohi, dans l'ouest, par l'armée française, laquelle essuie une attaque du MPIGO le 29.

2003

4 janvier
Le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin, venu en Côte d'Ivoire, obtient du gouvernement ivoirien et du MPCI un engagement de cessez-le-feu et leur accord à une participation à des négociations à Paris.